Les estampes japonaises ne sont pas impressionistes, elles sont ligne claire.
Mais il existe bel et bien une art pictoriale japonaise que l'on pourrait taxer d'impressionisme. C'est une ligne claire des détails saillants qu'aborde le flou du vide.
Il est différent de celui de Cézanne, plus proche de Turner. Il n'y a pas de pointillisme dans les couleurs, mais il y en a dans les feuillages. Ou en d'autres détails qui se stylisent bien avec des traits pointus.
Le pointillisme ne contribue donc pas au flou, ni le flou ne dépend du pointillisme, mais du vide et de la non-obligation de clôre chaque contour, la non-obligation de faire saillir chaque détail par dessin.
En fait, les brûmes et les vides envahissent tellement les images japonaises d'une certaine époque, la ligne claire se marie tellement au vide et au pointillisme, que cet art a ou aurait bien pu inspirer certaines oeuvres de fantasy anglophone ou germanophone.
En The Horse And His Boy, Shasta se voit obligé de traverser les brûmes des montagnes - une situation classique pour ce que peut représenter le vide dans la peinture japonaise.
En The Furthest Shore par Ursula LeGuin (si ma mémoire ne me trompe pas) et en Die Unendliche Geschichte, et aussi en Bone, un vide pris à la lettre, comme vide, envahit le physique et en ôte des morceaux. L'aventure devient cauchemardesque, la quête devient de restaurer la réalité menacé par le vide.
Dans la brûme Shasta n'est obligé que de longer la montagne sans tomber (dans le vide des gouffres et des pentes raides) jusqu'à sortir de la brûme. Aventure romanesque et éminemment romantique, mais réaliste, pas cauchemardesque, et à l'image même des brûmes montagneuses qui ne sont vides que sur le papier.
mardi 27 octobre 2009
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