lundi 25 juin 2012

Quand les BD font politiquement correct

Il semble que X-Men prône le si-dit "mariage gay". Rappelons que dans la majorité des États de l'Union, ceci n'est pas légalement possible. Mais si je ne suis pas du tout un fan de X-Men, pourquoi me fâcher inutilement? Le scénario de base ne me passionne pas.

Il y avait un temps, le politiquement correcte chez Marvel Comics passait plutôt par les difficultés d'un Geek, d'un très non-sportif nommé Peter Parker de trouver et de garder une copine nommée Mary Jane Watson - à travers une histoire avec Gwen Stacey. Des vies compliquées, pas au top de la fidélité conjugale, mais au moins hétérosexuelles. Mais quand Spiderman débute, les gay-bars étaient encore illégaux, c'était encore presque un peu le climat des années 50' sauf que l'opposition à la guerre de Vietnam se faisait remarquer aux États-Unies. Et le chef peu sympa de Parker journaliste est un homme facile à prendre pour un militaire. Toutefois, je n'ai pas remarqué que la question soit directement abordée dans Spiderman.

Il y avait aussi un temps, DC Comics ne rêvait même pas de faire de Green Lantern un pédé. Évidemment c'est à cette époque là que je lisais cette BD.

Le nec plus ultra d'osé dans un DC Comic (quand je les lisais régulièrement) était quand un homme était marié à une femme ayant la capabilité de se diviser en deux (auparavant trois), donc il avait parfois l'impression avec elle d'être - bigamiste. Elle s'appelle Duo Damsel en anglais. Lui-même il s'appelle Bouncing Boy - étant gras comme un ballon, il a aussi la capabilité de bondir comme un ballon.

Bamse a été accusé d'être trop politiquement correcte aussi. Oui, celui dont je viens de parler tout alors. Bon, louer Mao pour la scholarisation d'enfants chinois (si ça vient d'apparâitre dans l'oeuvre de Rune Andréasson) est un peu borgne, vue que c'était au prix de leur liberté de rester chez les parents pour apprendre la paysannerie ou l'art d'être une femme et mère chinoise, vue que l'école était de beaucoup inférieure à l'école de l'élite d'études avant en Chine, mais on peut remarquer que la condition des paysans était pire qu'en Europe, la condition des femmes l'était aussi, et l'accès à l'école volontaire était très encombré par épreuves de la dédication totale aux études, ce qui n'était pas le cas en Europe dans l'Ancien Régime. En plus, on peut louer quelqu'un pour un parti de son oeuvre politique sans le louer en total. De toute façon, l'idéal de Bamse est trop traditionnellement rural et ancré dans les villes de campagne pour ne pas glorifier les petits propriétaires, tels possesseurs de leurs maison, ou petits entrepreneurs.

Quand le Politiquement Correcte étouffe trop le bon sens dans une BD - évitez-la! On a quand même des bonnes comédies en Captain Marvel!

Hans-Georg Lundahl
Beauvais
25-VI-2012, Jour de
St Prosper d'Aquitaine

lundi 18 juin 2012

Un Troll de Réglisse ....


Pas seulement qu'il est noir comme réglisse - cheveux et queue, figure, torse, bras et jambes. Il mange aussi quasi uniquement bateaux de réglisse, sans doute raison pourquoi je m'en souviens, vu que la boutique par ici en a aussi: mais en Suède ils sont purement noirs, et on peut avoir aussi bateaux de framboise ou les deux mélangés. Bon, pour le troll de réglisse, ce qui compte est de toute façon les bateaux de réglisse.

Vous ne connaissez pas encore Rune Andréasson? Pour le peuple suédois, ce scénariste-dessinateur, décédé en 1999, est connu comme l'auteur de Pellefant (jeu de mots sur Pelle - Pierrot - et elefant - éléphant) et de Bamse (à prononcer Bamme-ce) dont le nom est aussi le mot suédois pour "grand nounours".

Je croyais avoir vu le troll de réglisse dans la BD Bamse, mais il se trouve qu'il est encore plus fortement associé à Pellefant - comme petit méchant. À différence de Harry Potter, quand il y a un mage ou une sorcière, il s'agit d'un méchant (au moins c'était le cas quand j'était un petit lecteur). Le troll de réglisse accompagne parfois un mage. Je crois me souvenir qu'il est enfin sauvé. Pour le Loup c'est de toute façon sûr. Et lui, c'est bien dans la BD Bamse.

Ce n'est pas le cas pour Krösus Sork - Crésus le Campagnol. Il est capitaliste à peu près comme Rastapopoulos chez Tintin.

Mais je vous priverais de mon personnage favori en oubliant Skalman - M. Carapace. Il porte un chapeau en jaune, il représente la science exacte - et la savoir-vivre. Le mot qu'il trouve le plus obscène, c'est "se dépêcher". Quand il y a des jeunes lecteurs qui écrivent qqc sur une question exacte à la rédaction, ou encore politique et sociologique, c'est M. Carapace qui donne la réponse. Il porte un tas de choses dans son carapace, entre autre le réveil-dîner-dodo. Quand il sonne, soit c'est temps de dormir, soit il est temps de manger. La wikipédie suédoise précise qu'il l'a ignoré exactement deux fois: une fois en étudiant l'oeuf d'un dinosaure, l'autre fois pour l'accouchement d'un des enfants de Bamse.

Car Bamse est marié, et c'est sa femme, Brummelisa qui a proposé. Elle est fille d'un ours bûcheron que Bamse a souvent dû sauver de problèmes liés à Crésus le Campagnol.

Bémol: il est très politiquement correcte. Trouver un trésor et donner à des gens menacés par expulsion - ce n'est pas ça. Ça c'est de la générosité. St Nicolas l'aurait pu faire à certaines conditions aussi. Mais louer la Chine Maoiste pour avoir universalisé l'école - obligatoire en plus - est un peu trop.

Tellement que je croyais que son dessinateur - car Rune dessinait les dessins animés et laissait après un début surchargé de travail la version papier à Francisco Torá - devait-être un républicain refugié. Mais non, il a été bédéiste en Espagne sous Franco, dans les années 1960 (il faisait entre autres Mortadelo y Filemón). Il vient pourtant d'une famille ouvrière.

Hans-Georg Lundahl
Beauvais
18-VI-2012

mercredi 6 juin 2012

Tomahawk et Jonah Hex - un seul mag en Suède quand j'étais petit

Les États-Unis mythologisent un peu leurs guerres - comme tout le monde. Ceux qui ne sont qu'américains sont, surtout, les deux guerres de sécession: États-Unis vs Angleterre (réussie) et Confédération vs Union (échoué).

Donc, Tomahawk est un mélange de Natty Bumppo (une guerre avant, Angleterre contre France) et de Davy Crocket (une guerre majeure après, à peu près: Texas contre Tejas et Mejico), et il est un optimiste, puisque les États-Unis vont gagner l'Indépendance pour laquelle il se bât, mais Jonah Hex, un homme brisé de coeur plusieurs fois, cynique, mais qui a la tête dure regrette (sans l'admettre) la défaite de la Confédération, dont il porte encore l'uniforme.

Tomahawk, de nom réel Tom Hawk ou Thomas Haukins (ce qui n'est pas sans rappeler un certain Sam Hawkins, personnage de Karl May, wenn ich mich nicht irre, hi hi hi, mais Sam Hawkins est de beaucoup moins cultivé et sciemment rustre, ce qui n'est pas le cas avec notre héro) et qui mène sans faille l'arme dont le nom est devenu son surnom. Les techniques de survie en forêt ou de guerre en terrain forestale sont assez poussées, et les flêches font parfois une pluie dont il devient urgent de se rétirer. Il a aussi un apprenti nommé Dan Hunter, un peu comme Batman forme avec Robin le Dynamic duo.

Si Tomahawk maîtrise la langue iroquoise comme un missionnaire français, et le français aussi, Jonah Hex est sans doute plus versé en Espagnol et les langues athapascanes méridionales, en occurrence Apache, Navajo.

Car le Sudiste a aussi été captif des Apaches, et la cicatrice à travers la bouche à droite est une mémoire de cette épisode là. Mais allons aux artistes, et citons volontiers la wikipédia, puisque ses rédacteurs nous permettent le libre usage de leurs mots:

Tomahawk:

He was created by writer Joe Samachson and artist Edmund Good, and first appeared in Star-Spangled Comics #69 (June 1947).
...
The Tomahawk series lasted 140 issues, from 1950 to 1972. Most stories during this period were by writer France Herron and artist Fred Ray

Et Fred Ray fut également un dessinateur de Superman - car comme ce géant, Tomahawk aussi est un produit de DC Comics. Il fut donc un des mes mentors de dessin - parce que je calquais d'abord en mettant le stylo ou crayon dans les traits, ensuite j'essayais de les réproduire à libre main. Les chapeau tricornes, les perruques à la Mozart (que j'idolisais comme petit) de coté anglaise et les expressions sérieuse et nobles de la coté états-unisienne, j'essayais de les réproduire. Je suivis aussi une "école de dessin" par un suédois, Fibben Haldt, publiée dans Kamratposten (genre Okapi, mais pour le publique suédois avec les recettes de cuisine un peu autres ... et c. - je crois que ça prenais 12 - 20 numéros, l'école de dessin).

Fibben m'a appris le coté technique de base, Fred Ray m'a aidé (besogne très nécessaire) d'harmoniser les traits.

Jonah Hex étant trop difficile d'imiter, DeZuniga (et les autres) n'ont pas marqué mon style, sauf pour les révolvers, car avec Tomahawk il s'agissait de pistolets du XVIIIe. S.:

The character was created by writer John Albano and artist Tony DeZuniga. Hex is a surly and cynical bounty hunter whose face is horribly scarred on the right side. Despite his poor reputation and personality, Hex is bound by a personal code of honor to protect and avenge the innocent.


Et ça pourrait être ma fascination pour Tomahawk et Jonah Hex qui auraient pu paraître violents à ma mère, qui ont poussé celle-ci à bien-tôt après commencer mon éducation chrétienne. Devant Narnia et la Bible (y compris l'Ancien Testament qui est un peu plus violent) ces BD ont pâli, lentement./HGL

lundi 4 juin 2012

Quand je pense que je crus que cet imbécile voulût jongler avec son stylo! - Oui, nous fûmes naïfs...

Ironie réussie? Oui.

Bonne contenu derrière?

  • Le professeur qui, souffrant de la présence des élèves point du tout passionnés par le sujet, prit le chômage comme argumentum baculinum;
  • Les élèves, visiblement blasés qui, ayant appris le sujet, néanmoins en voulurent au professeur pour ne pas avoir préféré le leur: jonglage du stylo;
  • La réduction du passé simple et de l'irréel du présent (ou subjonctif de l'imparfait servant de l'irréel contemporain du verbe principal) à la position peu enviable du sujet dévalorisé par cette situation.


Si les deux premiers éléments du Kid Paddle* relèvent de satire assez bienvenue sur le système des écoles publiques gratuites, mais hélas aussi obligatoires et laïques, dont l'obligation entraine la présence des élèves point du tout passionnés par le sujet, encore la présence de tel sujet comme marque de ringardise ou de bureaucratie de la langue écrite (selon l'estime de l'auteur), en occurrence la grammaire, n'est pas sans effets sécondaires néfastes.

Qu'un futur mécano assez typique** pense l'école ringarde et la grammaire des vieux textes plus ringarde encore n'est pas incompréhensible. Qu'un futur mécano assez typique juge l'école obligatoire comme une ringardise n'est pas injuste. Qu'il s'élève par là au rang de juge des élèves qui se passionnent pour la grammaire, parce qu'ils se passionnent pour des textes bien écrits, voilà l'injustice, et encore en juges du professeur pour s'y être déjà intéressé: par honte il y a un soupçon que l'auteur de Kid Paddle par ses bulles cette fois y contribue, et je ne peux pas exclure que ça soit volontairement./HGL

*planche 454, par Midam, Spirou Mag n° 3867, p. 51
**Je ne veux pas priver les mécanos ou futurs mécanos du droit d'avoir interêts litéraires, mais ce n'est pas typique, selon mon expérience limité des mécanos.