samedi 1 octobre 2011

Où parler de Joann Sfarr, sinon sur mon blog BD?

Il vient de le dire lui-même, on ne peut pas plaire à tout le monde. Il a plu a un de mes bienfaiteurs qui me l'a recommandé, il n'a pas tellement plu à moi.

Le chat du rabbin, bon ça va encore un des albums, mais là où ils vont en désert, il se complait un peut trop à raconter les pires abus des Chrétiens de la Russie et de son armée. Le "bon" est un trop complaisant avec les débuts de la Révolution. Le Russe ex-officier czariste est un peu trop traité comme "bon débarras".

Sans doute il y a des ressentiment communautariste qui l'excuse d'une certaine façon. Mais qu'il soit excusé ne le rend pas très bon. J'ai des ressentiments de l'autre côté, donc contre le sien: je trouve horrible la révolution (anglaise, française, russe et mexicaine) avec sa persécution des chrétiens. J'abhorre la III. République dès le tournant anticlérical (environs 1878 ou qqc) jusqu'à à peu près les deux fois que Pétain se trouve sur la scène. Je déteste ce que celui faisait l'été de 42, mais avant il résistait, après il ne pouvait plus résister, il s'est plaint de sa captivité réelle sur le jour de Ste Jeanne d'Arc 1944, pendant sa visite à Paris.

Son milieu - celui de Joann Sfarr - aime de Gaulle en le considérant comme un sauveur des Juifs. Est-ce qu'ils aiment aussi Franco qui a réellement sauvé des Juifs, tous les Séfarades qui pouvaient documenter un ancêtre ayant vécu en Espagne? Parler le ladino ou montrer une clef d'une maison espagnole fonctionnait à l'ambassade de Budapest: l'œuvre de Raoul Wallenberg dans la même ville pour surtout donc les Ashkénazes en atteste.

Il n'est pas fou parce qu'il dessine tout le temps. Il n'est pas fou parce qu'il déteste la droite, il en a été ciblé. Mais c'est embêtant, autant de le lire se prononcer contre la droite française, là aussi il parle des abus et de peu d'autres choses, que de le lire se dire lui-même fou sauf pour le fait qu'il ait réussi de faire argent avec sa folie. En d'autres temps un mot comme ça aurait été une bonne blague, aujourd'hui, avec les pouvoirs de la psychiatrie - voir mon article sur Heidi par Johanna Spyri pour un tout autre début et Tina la Châtelaine sur une idéalisation irréaliste de la situation présente - le propos devient dangéreux. Sinon pour lui-même, au moins pour les autres enthousiastes.

À part ses ressentiments, il est un homme harmonieux, par rapport à la vie terrestre (il aurait qqs démarches à faire pour gagner la vie céleste dans l'au-delà), et dépenser des heures et des heures sur une activité harmonieuse ne paraît nullement une folie. Même si elle était moins apprécié par les autres.

Je viens donc de lire qqs pages de l'interview fait par DBD auprès de Joann Sfarr. Après en avoir lu deux album du Chat du rabbin. Je lui accorde d'avoir un bon goût de BD: Rahan et Conan par Buscema ne sont pas à mépriser. Ils dessinent un peu plus joliment que lui-même.

S'il prendra ça comme un compliment ou pas, dans ma période la plus pro-juive en 2007, à Nice(quoique je n'étais pas et je ne deviendrai pas Juif), j'avais un samedi perdu une souris devant la maison d'un père avec enfants qui portaient la kippa. Je me suis consolé avec la réflection que "le chat du rabbin ne chasse pas le sabbat" - autrement dit que ces enfants auront vite fait de sauver la souris du chat. Après j'ai eu peur de fois qu'on l'ait utilisé pour kabbalah, mais même là, une acte de charité comme cette réflection est une protection. Et en plus, il avait l'air honnête.

Hans-Georg Lundahl
Beauvais
1 oct 2011