dimanche 1 décembre 2019

émotions en bd : il y a d'intelligent de nos jours


Ces dernières semaines, j'ai eu le bonheur de lire deux qui ont un rapport avec les États-Unis.

MICHIGAN. SUR LA ROUTE D'UNE WAR BRIDE
DESSIN: LUCAS VARELA SCÉNARIO : JULIEN FREY COULEURS : LUCAS VARELA
https://www.dargaud.com/bd/Michigan


Et:

Roller Girl on Wikipedia
[young adult graphic novel by Victoria Jamieson]
https://en.wikipedia.org/wiki/Roller_Girl


(La page wikipédique francophone manque encore, contrairement à la traduction française que je viens de lire.)

Je dois avouer, que, quand j'étais petit et encore ado, j'ouvrais les BD surtout en vue d'humour ou d'aventure. Si intelligence émotionnelle il y avait dedans (comme souvent en Marvel Comics), c'était quelque part un plus, mais ce n'était pas le but principal.

Je ne peux pas dire que ces deux romans graphiques manquent l'aventure ou manquent l'humour, mais je peux dire que dans les deux cas, ça nous raconte surtout quelque chose sur le cœur.

Je vais vous donner des très brefs résumés.

Un "GI" débarque à Paris après la guerre. Il n'est même pas parmi les libérateurs, il est technicien, comme aussi dans le civil. Il réussit à séduire une française, fille de bar, en débutant avec un Milky Way (dont la version nord américaine est faite de chocolat-nougat recouverte de caramel puis de chocolat au lait et est similaire à la barre Mars européenne). Le frère de la fille au bar n'apprécie pas le Yankie ... qui est Polonais. Il y aura de la paperasse et des harcèlements d'intégration culturelle (elle devra apprendre cookies, et ensuite les désapprendre, parce que le belle-mère dit qu'en Polonais il préfère les beignets) ou encore medical check up, à gogo. Elle sera obligée de prendre un autre bateau que le mari.

En parallèle, un petit-enfant du frère va aller aux États-Unis avec sa copine pour rencontrer sa grand-tante. Avant de rencontrer la vieille de 86, il va rencontrer ses petits-enfants à elle, un mécano mariée à une ex-prof qui vend des sex toys.

Chaque trame aurait un certain risque de longueurs qui sont évitées par le va et vient entre les deux trames de l'histoire. Et les flashbacks sont tellement différents dans leur situation et les personnes, que le risque de confusion entre les deux n'est même pas effleuré.

Ce qui n'est pas directement dit, puisque il est Polonais, il est Catholique comme sa femme. Contrairement à d'autres war brides, elle ne va pas finir en divorcée. La seule chose dessus, il y a une autre war bride qui finit en divorcée, mais elle est veuve en rencontrant Julien.

Roller girl commence avec deux filles en début de collège (en v.o. "fifth grade") qui sont amies. Astrid est un peu plus garçon manqué que Charlotte (en v.o. Nicole). Et elle est seule fille d'une bibliothécaire qui ne veut pas être mise en maison de retraite comme vieille.

Roller girl commence sur une piste de Roller derby où Astrid verra une jammeuse qui sera son modèle pour l'engagement en Roller derby, Rainbow truc ou machin. Un jour, elle sera elle-même sous un sobriquet de Roller derby, à savoir Astéroïde. Mais, contrairement à ses rêves, pas en tant que jammeuse.*

Elle avait à peu près abandonné tout espoir de sauver l'amitié avec Charlotte, qui, elle, allait faire danse classique. Elle s'était liée avec une fille rencontrée sur le roller derby, encore plus garçon manqué qu'elle, seule fille avec un tas de frères. Et elle avait été malhonnête à sa mère sur le fait que Charlotte allait elle aussi au roller derby, ce qui n'était pas le cas ... donc, elle n'avait pas pu être ramenée à maison par la mère de Charlotte comme prévu. Et elle devait marcher à maison pour ne pas alerter sa mère à cette situation.

Donc, tout allait de mal en pire, sauf qu'elle commençait à apprendre le roller derby ... qu'elle maîtrisait mal, en commençant avec le patinage à roulettes, elle ne savait pas freiner à une pente.

La ruse fut finalement découverte, elle devait avoir une conversation avec sa mère ... mais elle n'avait pas été trahie par Charlotte. L'amitié n'est en fin de compte pas devenue une inimitié, comme elle avait craint.

Ceci sont deux belles histoires, et les dessins à ligne claire avec un côté un peu manga pour les figures des personnages féminins, assez kawai, ne gâchent point le plaisir.

Hans Georg Lundahl
Kremlin Bicêtre
I Dim. d'Avent
1.XII.2019

* Ne pas vous inquiéter, les termes seront expliqués très bien dans la bad.

jeudi 10 octobre 2019

les aigles décapitées : cycle deux


les aigles décapitées · les aigles décapitées : cycle deux

Kraen avait été dessinateur pour le premier cycle, les trois premiers volumes. Maintenant il devient scénariste.

Tome 4 L'hérétique (scénario et dessins Jean-Charles Kraehn); 1989, Éditions Glénat; Tome 5 Saint-Malo de l'Isle (scénario Jean-Charles Kraehn, dessins Michel Pierret); 1991, Éditions Glénat.

Et on ressent un peu l'influence de Prince Vaillant, puisque la relation de Hugues à Nolwenn est à ces débuts autant houleuse que celle de Vaillant à la Reine des Îles Brumeuses.

On y trouve aussi un Juif sympa (triste, mais pas malhonnête) et un hérétique nettement moins sympa (antisémite, pervers, malhonnête).

J'avais très longtemps hésité à ouvrir un "aigles décapitées" par peur que ça serait un peu pareil à "fossoyeurs de Belzébuth" - très cynique. Ce n'était pas le cas, mais le deuxième cycle est un peu davantage cynique et hélas à certains pages trop "explicite" ... mais enfin, les hérétiques, sauf leur hérésiarque, s'en tirent assez bien.

On ne montre pas que ces gens auraient, sous l'inquisition, eu, la plupart, un sort assez clément en reniant leur hérésiarque et en se réconciliant avec l'église. Pas mal auraient fait le pèlerinage à Mont Saint Michel comme première étape de leur pénitence imposée.

Or, un pèlerinage à Mont Saint Michel est aux débuts de l'histoire, même si elle se raconte en débutant in medias res, avec un naufrage le voyage de mer de retour. Comme Sigwald avait d'abord raconté à Hugues l'avoir retrouvé comme le vrai héritier de Crozenc, et ensuite de l'avoir trompé, toute sa vie, Hugues à des remords d'avoir gagné son fief par tromperie, et il va à Mont Saint Michel.

Le retour, il sauve deux fois un Juif, qui va se montrer reconnaissant.

Et, juste après le sauvetage, ils tombent prisonniers d'un groupe d'hérétiques, ceux-ci du type des turlupins, "apôtres du libre esprit" dans le texte. Mais "père Goliard" n'est pas un Amaury de Bène ni un David de Dinant, on passe un peu à côté le panthéisme, moins l'anticléricalisme et le communisme, et on sent un peu un à propos quand "père Goliard" devient quelque part un peu un type de "pasteur évangéliste escroc" d'un type nettement plus moderne (qui, même en escrocs, ne sont généralement pas des turlupins ou panthéistes, notons-le).

Dans le roman par Elena Maria Vidal, The Night's Dark Shade, on traite des Albigeois - à la fois les méchants dedans sont plus typiques pour leur hérésie et l'hérésie plus typique, peut-être, pour son époque.

Il y aura mainte trahison, de mainte partie, de manière de mettre un peu de sel, même fiel, autour du miel du héro, et du miel ... épicé ... de la héroïne, Nolwenn. (L'album est écrit bien avant la carrière de Nolwenn Leroy). Et le pauvre (ou pas si pauvre que ça) Hugues est obligé de la prendre pour épouse, même s'il préfère Alix (la fille, si on se rappelle, du feu seigneur de Crozenc).

On va voir en album 6 (qui débute un cycle de cinq pour savoir si Hugues était vrai ou faux héritier de Crozenc) ce qui se passera entre Hugues et Alix, je pense.

Un décret d'expulsion de Juifs de Bretagne précise, selon la bd, qu'on ne pouvait pas être jugé ou accusé de meurtre en tuant en Juif se trouvant en Bretagne, apparemment en ligne avec certaines législations sur les faits d'intrusion. Au moins, les autorités bretons juste après 1240 ne tuaient pas les Juifs éventuels récalcitrants à ce décret, et il me semble que des expulsions comme ça ont pu aider à donner à certains de mes ancêtres le goût du voyage. Chose plus noble que l'usure, qui, rappelons-le, était le motif de cette expulsion. Et la bd n'entre pas dans le détail que les taux d'intérêt pris par les usuriers juifs de l'époque s'approchaient davantage à la Mafia israélienne que par des banquiers de nos jours tenus comme respectables.

Mais une superficialité dans le traitement des circonstances historiques ne suffit pas pour rendre la bd sans intérêt.

Hans Georg Lundahl
Paris XI
St. François Borgia
10.X.2019

mercredi 9 octobre 2019

les aigles décapitées


les aigles décapitées · les aigles décapitées : cycle deux

Vous avez lu ce chef-d'œuvre? Moi, les premiers trois volumes, scénarisés par Patrice Pellerin.

Or, l'action est très tac à tac, Hugues aura droit à une attaque par un sanglier, une captivité, celle-ci chez l'homme qui avait tué son père alors supposé, mais qui a une fille qui est belle et celle-ci un cousin un peu agressif (qui l'aurait voulu tuer comme braqueur sur l'endroit du sanglier tué), des escapades d'un donjon dans le château qu'il a considéré comme le sien, des révélations par son mentor qu'il n'était pas le vrai fils du châtelain d'avant tué, des sauvetages de la belle Alix (qui le laisse assez froid), ou du roi Louis IX (plus tard connu comme Saint louis), et d'autres convalescences à Fontgombault ...

C'est un peu comme les Chevalier Ardent par Craenhals (qui m'ont aidé à apprendre le français au et après le lycée) - mais en plus sérieux, davantage de violence psychologique et davantage de faits documentés dans l'histoire. Un peu Chevalier Ardent rencontre Prince Vaillant.

Il me semble que le scénariste ait un peu voulu célébrer la mémoire de la France de la Chrétienté. Non seulement le dévouement à St. Louis, mais en 1988, quand sort le troisième volume, Fontgombault est une abbaye fleurissante dans le rite tridentin ... un peu comme Le Barroux que j'ai connu trois ans plus tard. En tant que, rappelons-le, retraitant étudiant.

Il semble que le dessinateur ait du pouvoir voir de très près des moines bénédictins, ils sont très bien croqués.

Que s'est passé ensuite? Les bandes dessinées de la dernière décennie sont souvent d'une laideur repoussant, et la France est beaucoup moins chrétienne.

D'où un regard vers le temps que la France était dans les faits administratives et culturelles la fille aînée de l'Église.

Qu'un braconnier pouvait pendre est génuine, mais il me semble tiré des cheveux qu'un homme s'ayant défendu contre une bête sauvage puisse être condamné pour braconnage : le principe de légitime défense était reconnu. À part ça, les faits culturels du XIIIe siècle semblent bien croqués, y compris les costumes.*

Et ça fait bien.

Hans Georg Lundahl
Paris XI
St. Denis de Paris**
et St. Abraham
9.X.2019

PS. Il me semble que parmis les peuples prémodernes, la France du Moyen Âge prime très fortement sur les peuples de l'Amazonie en termes de quoi on pouvait prendre comme modèles. Mgr Lefèbvre disait "qu'on retourne aux champs, pas au djungle" ... (retraduit de la traduction allemande ou anglaise)./HGL

* Sur une note personnelle : les gens qui ont prétendu que mes capuchons modèle médiévale étaient "vêtements de femmes" devaient regarder Hugues dans le premier volume, page 5. C'est médiévale, et chaque autre communauté semble rêver de son Moyen Âge : Juifs en kaftan et chapeau large et haut, Musulmans en Djellaba, Hindous en Dhoti ...

** J'espère encore pouvoir retenir, malgré contradictions, ceci : Lutetiae Parisiorum natalis sanctorum Martyrum Dionysii Areopagitae Episcopi, Rustici Presbyteri, et Eleutherii Diaconi. Ex his Dionysius, ab Apostolo Paulo baptizatus, primus Atheniensium Episcopus ordinatus est; deinde Romam venit, atque inde a beato Clemente, Romano Pontifice, in Gallias praedicandi gratia directus est, et ad praefatam urbem devenit; ibique, cum per aliquot annos commissum sibi opus fideliter prosecutus esset, tandem, a Praefecto Fescennino, post gravissima tormentorum genera, una cum Sociis, gladio animadversus, martyrium complevit.

mardi 17 septembre 2019

Foi de Faith : être super-héroïne n'est pas facile


Je viens de lire

Faith 2. Doubles et faux-semblants
Une BD de Jody Houser et Marguerite Sauvage chez Bliss Comics - 2017
https://www.bedetheque.com/BD-Faith-Tome-2-Doubles-et-faux-semblants-309593.html


Et, si la hâte m'a empêché de capter comment la double magique de Faith et les doubles magiques de Mickey Meurtre ont disparus, j'ai au moins capté que, ceci de double identité, garder le secret, et encore les devoirs d'un héro (de protéger) sont un peu difficiles à gérer.

Riches clins d'œil à la culture pop, y compris un comic-con, et bonus de ridicule mais quand même joli pour un alter ego débusqué par un geekette faiseuse de costumes de cos-play et fan de Faith, ainsi que pour une ronde.

Moins ridicule : Archer, partenaire au comic-con, avait été élevé dans une famille très sectaire (ah, on démonise les Chrétiens "radicalisés"?) de traquer et assassiner un immortel qu'ils tenaient pour l'Antéchrist. Avis à tout lecteur Chrétien : inutile d'assassiner "Armstrong" même s'il est l'Antéchrist.

L'Apocalypse se laisse différer, mais pas éviter. On réussit et il ne ressuscite pas, on aura tué un innocent, ou il est coupable et on va échouer d'une manière ou d'autre. Archer a en effet échoué, et par conséquent il n'a plus la foi ou au moins plus l'esprit sectaire de ses parents et il est devenu ami "d'Armstrong". Donc, en l'élevant ainsi, ses parents ont opté pour son apostasie, en tant qu'ils étaient quelque part Chrétiens.

Il fait juste courte allusion à ceci dans une conversation avec Faith, mais il a sa propre série de BD.

Pour héros complexés et pour scénarios apocalyptiques, on avait l'habitude de faire confiance à Stan Lee : Jody Houser semble prendre la relève.

Hans Georg Lundahl
Médiathèque de Val-d'Europe
Stigmates de St. François
17.IX.2019

dimanche 25 août 2019

Souvenirs d'un Elficologue


En vie réelle, plus ou moins le héro serait en péché mortel, dès qu'il accepte d'être initié druide. La trilogie de BD joue pour la plupart (une scène où il rencontre un vieux journaliste républicain à part, cette scène étant à Paris, et ensuite le voyage à train vers la Normandie) aux alentours de Mont St. Michel.

Ceci est, à l'époque, une prison, on est donc entre 1811 et 1863. Probablement sous Napoléon III (d'où le gêne que le vieux journaliste occasionne à son journal par ses convictions républicaines). Et je crois que la prison et la présence d'un aumônier franciscain sont les choses qui approchent le plus cette histoire à ce qu'on appelle l'histoire.

Car, dans la BD, on a droit à Balor, roi des Fomoires, que le peuple de la déesse Danann avait privé de vie normale, arrachant son coeur et le cachant sous des antres quelque part dans la région, mais qui revient par quelque nécromancie néfaste, sous des traits mélangeant Venom (voir Spiderman) avec les poulpes. En occurrence, je viens d'apprendre le mot français "seiche" et de réfléchir que "la seiche" vient du latin "sepia". Mais les bras de seiche de Balor ont davantage à faire avec la mort qu'avec les peintures en sepia.

La scène d'ouverture implique un collecteur de moules ou autre choses à la plage, et Balor. Une fois qu'il est mort, il est trouvé après quelques jours par la calèche dans laquelle les journalistes de Paris viennent à Mont St. Michel. Une petite seiche est sortie de sa bouche, la calèche a pué, les gens ont été trouvé ça très pénible.

Paul Laforêt va aussi trouver des feys - les elfes assez classiques, genre ceux de Peter Pan, mais ici partie de Tuatha Dé Danann - pénibles, avec leur insistance qu'il vit entre deux mondes. Quelques mésaventures avec Balor et quelques aventures impliquant une belle gitane, il va changer d'avis.

À part le fait que le charactère spécifique de divinité, d'avoir droit à l'adoration, n'est pas abordé, les dieux irlandais, feys d'un côté, Balor de l'autre, comme dernier Fomoire, vont jouer un rôle marquant. Ce qui se trouve en jeu, comme dans certains films américains, d'il y a quelques décades, va avoir davantage à faire avec Chamanisme qu'avec Christianisme.

Un plus, les gobelins, certes parodiques et méchants, ont du style. Quand Paul Laforêt et Gigi - alias une princesse de l'autre monde - entrent l'autre monde pour chercher la lance de Lug, viennent les gobelins, l'un dit "nous avons des problèmes" et le gobelin va répondre "non, vous avez des gros problèmes" - ici, les gobelins, quoique méchants, deviennent davantage une tribu ennemie que la méchanceté humaine illustrée en raccourcie, comme ils le sont chez Tolkien. (Ceci ne veut pas dire que je suis contre Tolkien, juste que la "variatio delectat").

Je ne vais pas trop révéler de l'action, mais, comme divertissement, ça a son effet. Je déconseille pour ceux qui ne sont pas fondés dans la foi catholique, par contre, surtout que le chamanisme devient "nouveau chic". Gloris et Bordier ont fait un bon ouvrage, et si l'action est assez loin de l'onirique trop confus en Arzach (mon avis), un peu l'esprit de jeu et la qualité des images rappelle le Moebius qu'ils admirent (selon une des dédicaces d'auteurs au début d'un tome).

Hans Georg Lundahl
Paris XI
Dimanche après
St. Bartholomé
25.VIII.2019

dimanche 4 août 2019

Le Monde des Ados


L'année passée : Stig et Tilde.

Cette année : Yan Faucher.

Les deux abordent la mort et les revenants d'une manière qui aurait paru trop morbide dans une BD pour ados quand j'étais pré-ado moi-même.

C'est pour le bien et pour le mal.

D'un côté, le memento mori (latin n'est pas une langue morte, mais pourtant va bien quand on parle de la mort, non?) - et de l'autre côté la normalisation, ou quasiment, de l'idée d'un amour "outre-tombe" ... et pas dans le sens de l'amour de Serenelli pénitent pour Ste Maria Goretti non plus ... elle l'a amené à pénitence, ces revenants là souhaitent le flirt./HGL

mercredi 10 juillet 2019

Bravo, Émile


Nouveau port sur la Vistule ... bien vu par votre Spirou.

Si Adam n'avait pas pris le fruit interdit, bon, alors le problème même aurait été évité.

Et très bien vue la bonne de l'hôtel qui considère les nation artificielles, mais considère que sépharade et ashkénaze, ce n'est pas pareil .../HGL

https://www.dupuis.com/le-spirou-d-emile-bravo/bd/le-spirou-d-emile-bravo-tome-1-le-journal-d-un-ingenu-reedition-2018/81703

dimanche 26 mai 2019

Gratitude et Publicité


Gratitudes:

  • pour un excellant accueil hier soir à la rue et avant ça dans la bibliothèque
  • pour un cadeau de hoummous hier soir
  • pour un excellentissime petit-déj ce matin


Pause pub:

  • le film documentaire Amara - vraiment intéressant comme intro à l'époque coloniale en France, d'un point de vue assez prononcé anti-colonial, ce qui n'empêche pas, il s'agit de faits réels
  • Kerets fait un excellent Hoummous Abu Gosh Piquant.

mercredi 15 mai 2019

Le Club des Métamorphes : Le Chapiteau des Ombres


Avant la fin de l'article je vais dévoiler un élément clef de l'intrigue. Ce qu'on appelle un "spoiler warning" est donc dû ici-même. Si vous n'avez pas encore lu le livre et vous voulez garder les surprises, s v p attendre avant de lire cette critique.

À différence de Persée et de Jason, à partir de la réception dès le début des œuvres, les trois livres par Camille Brissot sur les Métamorphes ne prétend pas être histoire. Inutile donc de reconstituer en quel circonstances un jeune homme pourrait avoir l'impression de se transformer en araignée de manière que d'autres aient aussi l'impression qu'il s'y serait transformé en araignée, ou une jeune demoiselle en guêpe, même qualification.

Les récits merveilleux ici-même sont là pour divertir et pour la raison toute sèche, cette intention explique à abondance le merveilleux dans ces livres, dont j'ai par hasard lu tome 2.

Il faut donc prendre "la magie" comme présentée par l'auteure, et se demander quel univers moral ça donne.

Or, il y a un élément qui ne dépend pas de la magie. Les héros, donc aussi l'auteure, ont un dégoût profond pour le harcèlement à la cour de récrée ou à la sortie de l'école. Ce qui est évidemment un point de santé moral. J'aimerais savoir à quand elle va prendre partie contre l'obligation scolaire. Eh oui, cette obligation qui rend cet harcèlement possible. Sans laquelle obligation, un bon établissement pourrait expulser un harceleur, et d'un mauvais un harcelé pourrait se tirer sans grand besoin d'explications hormis à ses parents.

L'amitié est genre du Club des Cinq - j'imagine que le titre générique de la trilogie fait référence au Club de Cinq. Par malheur, il y a obstacle à quoi traduire ce titre en "Famous Metamorphs" puisque ces gens semblent pour ça un peu trop dédiés à l'idée de la discrétion.

Dans le fantasy, l'élément merveilleux peut être expliqué de manières différentes. Par exemple, le fait que certaines choses arrivent à Susan Pevensie chez ma fan fiction, je l'explique par le fait que, comme la marraine de l'Oncle Andrew et comme celui qui le lui explique, elle a du sang de fées dans les veines - mais alors justement, il me faut une certaine explication pourquoi il y a des elfes, ou des fées et celle de Tolkien (une première création anthropomorphe pré-adamique) ne convient pas à ma théologie et donc pas à ma fiction non plus. Donc, quelle est l'explication qu'il y ait des métamorphes chez Camille Brissot?

Un trait hérité, présumé innée. Comme pour madame Misma Mesmer et les autres spirites - mot appris la veille, je présume qu'en anglais c'est "spiritist" ou "médium" ou "spiritist médium".

L'idée est donc que la "magie est naturelle". Un peu comme en Harry Potter. J'ai eu le privilège d'écouter l'auteure cet après-midi, et elle a grandi avec Harry Potter, ayant le même âge que lui quand livre un sort. Donc, le monde de Rowling est familier à Brissot.

Par malheur, cette idée est aussi présente en vie réelle, et de manière que des sorciers et sorcières se défendent de compacte avec le démon par l'idée que les pouvoirs seraient un don innée, donc connaturel à leur humanité. Encore, le fait de mettre cette idée dans un livre divertissant n'est pas vraiment suffisant pour séduire sauf que les plus séduisibles à cette idée erronée.

Par contre, un élément clef du dénouement est que telle personne n'ayant pas le pouvoir de se transformer en bête a quand même le pouvoir de forcer des métamorphes adolescents d'activer cette transformation, voir même de les empêcher d'en sortir. Il est mis dehors sa maison par les parents qui vivent comme une trahison cette menace à leur discrétion. Et le fait de priver d'autres enfants que sa sœur de la discrétion normalement souhaitée par ces métamorphes est encadré comme du kidnapping et comme une revanche à la tradition des métamorphes dans leur manière d'inculquer la discrétion à leurs enfants.

Si je voudrais un quatrième Club des Métamorphes, j'aimerais donc un livre avec un M:o bienfaisant. Quelqu'un chez qui la privation de discrétion va dans le bon sens, et ceci non pas dans un sens trop psychologisant.

Hans Georg Lundahl
Paris XIX
St. Jean-Baptiste de la Salle
15.V.2019

PS : Pour titre en anglais, pourquoi pas "Obscure Metamorphs"?/HGL

PPS : non, mieux : "Mysterious Metamorphs"./HGL

samedi 4 mai 2019

Persée - vérités possibles, mensonge certain


gm b1 lou : Jason raconté par Luc Ferry · Persée - vérités possibles, mensonge certain · Répliques Assorties : Mythes et légendes de la Grèce

Nimrod avait probablement voulu faire une fusée (et il aurait échoué, c'est autre chose vouloir et pouvoir). Depuis, certaines civilisations rêvent des hommes allant aux étoiles, comme Égyptiens (au moins selon un roman de Bernard Simonay) et - en occurrence - Grecs.

La Bible dit des choses à propos le roi de Babylone, et vu que le mot Hébreu est applicable aussi au Babel de Nimrod (probablement autre part), il pourrait s'agir de ce Babel là - à mon avis environs 5° et demi plus loin au N et à l'O. Göbekli Tepe.

Or, vu les propos à celui qui s'était dit "je monterai au-dessus des étoiles", un père de l'église a très fermement condamné l'idée selon laquelle Persée, Andromède (et d'autres héros) seraient reçus dans les étoiles. Le père St Justin parle de Persée et Andromède dans ce contexte comme un mensonge du diable - mais il ne dit rien contre leur histoire en large.

St Augustin ironise sur Nimrod qui avait voulu monter aux étoiles par voyage physique du corps et non par la grâce de Dieu, par l'humilité qui conduit à la grâce.

Donc, la fin du récit, qu'il soit beau comme histoire, est mensongère.

Comme dit, pas nécessaire que tout le soit en tout détail.

Allons à ce qu'on peut en retenir.

  • Une prophétie accomplie n'est pas toujours un miracle. Si Acrise n'avait pas cru l'oracle de Delphes, il aurait gardé un meilleur contact avec son petit-fils qui aurait été engendré d'une manière plus normale, et ce petit-fils n'aurait probablement pas accidentellement tué son grand-père. Item bien entendu pour Laïos et Œdipe. L'Énéide VI nous raconte comment les sibylles (dont celle de Delphes) étaient "consultés", il s'agissait des médiums, des possédées comme celle que St Paul exorcisa. Comme je le retiens d'un enseignant en latin (médiéval, mais aussi Énéide, son titre étant en Suède à l'époque "docent" - sous le professeur qu'il a plus tard remplacé) qui est aussi prêtre catholique (au moins selon les fidèles de Vatican II) et qui a été mon père confesseur.

  • Les engendrements de Persée, Hercule, Thésée, Romulus pourraient être dus aux incubi, prenant la forme des faux divinités. Probablement après une "cueillette de sperme" en tant que succubae, ailleurs. Les démons peuvent transporter des objets physiques, dont celui concerné par l'acte de procréation, il s'agit donc de "procréation démoniquement assistée". De nos jours, des médecins se prêtent à ce jeu aussi.

  • Les rôles de Hermès et Athéna pourraient être joués par des anges ou des démons (en tant que disant à Persée qu'il était fils de Zeus, plutôt démons trompeurs, mais ce détail pourrait être déformé).

  • La Gorgone Méduse? L'élément le moins probable d'être réel, à moins qu'il ait obtenu un objet soit radioactif et dirigeable dans un sens, soit démoniaque, et l'histoire comment pourrait relever de son imaginaire fanfaron ou pour cacher une histoire réelle plus sordide ou un démon pouvait l'avoir amené à halluciner ça en l'obtenant en autre manière (notons, les démons font halluciner aussi des gens sains d'esprit, je ne dis pas qu'il était malade mental).

  • Le monstre? Probablement un des monstres que la paléontologie connaît sous le vocable de dinosaures.


Je m'excuse de ne pas avoir regardé même (sauf en jetant un bref coup de l'œil) les explications de Luc Ferry.

Hans Georg Lundahl
Paris XI
Ste Monique
mère de St Augustin
4.V.2019

vendredi 3 mai 2019

Le monde des ados a des BD


Une série actuelle dedans est étrangement suédoise dans les sonorités.

Stig, Tilde, Matilda, Arne ... Tilde est plutôt une forme danoise ou norvégienne de Matilda (pourtant deux personnages différents). Les autres noms sont très typiquement suédois.

Et l'histoire semble intéressante à souhait./HGL

samedi 13 avril 2019

Bloz & Ana : Seule à la récrée


Je viens de lire ce bon écrit illustré.

Et je viens juste d'en apprendre un peu plus:

Bloz dessine l’histoire que sa fille Anaïs a vécu du CP au CE2 dans une petite école de village. C’est elle qui, à 18 ans, sous le pseudonyme d’Ana, scénarise l’histoire d’Emma, son double de papier, dessinée par son père.


Ah oui, elle pouvait changer école et résoudre le problème en changeant l'école. La veinarde.

Bon, j'ai vécu pas mal de harcèlement verbal et psychologique moi-même. Moins physique, et alors il s'agissait du niveau des projectiles.

Je l'ai vécu en partie pour le fait d'avoir été gros jusqu'à ce Carême quand je faisais la première fois le jeûne comme traditionnellement prévu par l'Église catholique, et en partie pour le fait d'être Chrétien croyant. Genre, pas de témoignages pentecôtistes sur la présence de Jésus dans ma vie, mais des affirmations de la foi, des croyances que mon Christianisme comprenait, notamment le créationnisme jeune terre, opposition à l'avortement, et des sympathies (médiévales, anticommunistes, hispano-fascistes* et en partie deux ans à peu près nazies aussi, mais avec des réservations**) qu'il suscitait.

Et qu'il comprend et suscite toujours (à part la sympathie pour le nazisme, qui était temporaire).

Ce que je reconnais très bien de la bande dessinée à propos ma propre situation, c'est que la harceleuse a des parents ambitieux. Mon harceleur principale (déjà pardonné, il m'a sauvé la vie pour certaines occasions, au moins une, de ma vie en errance, car il m'avait montré que les aubépines sont mangeables) était le fils d'une prof.

En plus, je reconnais très bien le rôle des témoins passifs.

Ce que je comprends moins bien est pourquoi les parents n'ont pas proposé scolarité à maison ou école privée.

Ma mère m'a accordé scolarité à maison tant que les autorités sociales de mon pauvre pays*** le lui permettaient. Après, j'ai dû réintégrer la classe pendant un mois, le dernier du semestre, et j'ai aussi dû visiter des psychologues (ce que mon harceleur faisait déjà), et ils avaient constaté que ma mère avait une influence trop christianisante sur moi. Donc, pour me libérer d'une mère chrétienne oppressive (à leurs yeux), j'ai changé école à l'école une des trois les plus prestigieux. Là, j'ai subi encore davantage de harcèlement, pas tellement à la cour de récré, mais dans la maison, c'était un internat.

En France, depuis 2014, le harcèlement scolaire est un délit et on peut se plaindre chez la police. En Suède dans les années 80' ceci paraissait impossible - surtout qu'un de mes harceleurs était fils de prof.

Et en prétendant que je l'aurais cherché, en prétendant que j'étais violent quand je me défendais parfois d'insultes avec une baffe (qui retombait sur moi, je n'étais pas un bon bagarreur), l'école a pu nier toute culpabilité vis-à-vis moi, et j'ai eu une école encore pire - après d'avoir respiré quelques mois en scolarité à maison.

Ceci n'était pas en CP ou CE, ceci était au collège, la "rupture scolaire" - scolarité à maison, bonnes notes, mais rupture de présence scolaire - en printemps de 83, quand j'avais 14.

Et je porte toujours rancune à un système pour lequel ni Emma n'ait pu avoir des cours à maison, ni Clarisse n'ait pu être expulsée. Les deux auraient dû être séparées très vite, dans une bonne école, Clarisse aurait été expulsée, et dans une mauvaise (y compris la directrice aveugle pour les faits) Emma aurait dû pouvoir partir volontairement. Mais en fait, les écoles et la scolarité obligatoire ayant leurs sens de prestige, je ne suis pas optimiste de voir une école où le harcèlement sera vraiment supprimé ou au moins évité. Une raison de plus d'être contre la gauche, elle a introduit l'obligation scolaire.

Hans Georg Lundahl
Bibl. Audoux
Sainte Herménégilde
13.IV.2019

Hispali, in Hispania, sancti Hermenegildi Martyris, qui fuit filius Leovigildi, Regis Visigothorum Ariani; atque ob catholicae fidei confessionem conjectus in carcerem, et, cum in solemnitate Paschali Communionem ab Episcopo Ariano accipere noluisset, perfidi patris jussu securi percussus est, ac regnum caeleste pro terreno Rex et Martyr intravit.

* Une certaine époque, le mot franquista pouvait se dire en anglais ou suédois Frankist, maintenant on dit plutôt Francoist pour ne pas confondre avec les adhérents de Jacob Frank. (Les deux mots ont la même orthographe et des prononciations divergentes en suédois et anglais.)
** Notamment, à l'époque j'étais très pro-judaïque, y compris sioniste.
*** Pas pauvre financièrement!

vendredi 29 mars 2019

Pas la faute à Rune Andréasson


Dans la BD suédoise, Bamse, il y a eu des débordements de gauche au vivant de l'auteur original, Rune Andréasson.

Je l'avais loupé, mais il semble qu'une aventure de Bamse avait loué Mao Zedong pour avoir éradiqué la faim. Et Rune avait refait ce cadre d'informations en un peu moins maoiste.

Par contre, pour Vera et Frida, un couple lesbien, elles ne se trouvent pas dedans que depuis l'été 2016.

Or, l'auteur original, Rune Andréasson, est mort en 1999.

Au moins, ce n'est pas directement sa faute.

Le lesbianisme ne semble pas être très explicite, il s'agit de deux femmes qui vivent ensemble.

Pire, le frère de "Petit saute", "Happe", est un peu plus explicitement en couple avec "Petit Sixte". Car ils ont ensemble une fille adoptive.

Est-ce que Rune aurait apprécié? Je ne sais pas. Je sais, par contre, quand il était un des mes auteurs de BD favoris, il ne faisait pas ça.

Dans la rédaction du journal (Bamse a un journal un peu comme le journal de Picsou), il y a Anna Bergström, née à Maputo, Moçambique, et elle est à la fois médecin et président de l'association les Humanistes ... une association fortement athée, scientiste, séculariste.

Si déjà le Luthéranisme "traditionnel" est souvent, pas toujours, davantage athée, davantage scientiste, davantage séculariste que le jésuite Henri Bouillard, admirateur de Karl Barth, que peut-on soupçonner d'une association qui rejette explicitement le Christianisme, se veut explicitement athée?

Bon, c'est un peu ça, la Suède que j'ai quittée.

Hans Georg Lundahl
BU de Nanterre
Diacre St Cyril de Baalbek, martyr
29.III.2019

Heliopoli, apud Libanum, sancti Cyrilli, Diaconi et Martyris, cujus jecur, e discisso ventre avulsum, Gentiles, sub Juliano Apostata, feraliter depasti sunt.

dimanche 17 mars 2019

Jason raconté par Luc Ferry


gm b1 lou : Jason raconté par Luc Ferry · Persée - vérités possibles, mensonge certain · Répliques Assorties : Mythes et légendes de la Grèce

J'en ai lu les deux premiers tomes, et globalement, ça me plaît beaucoup.

Un autre tome, j'étais en train de regarder d'abord son épilogue, qui m'a paru excessivement soumis à la philosophie païenne aristocratique, bien que ceci pourrait être un simple souci de vouloir bien l'expliquer, car elle est méconnue de nos jours.

Je m'étais abstenu de lire cette œuvre là.

Jason, non. J'ai regardé l'épilogue en dernier, pour tome 1.

Or, il y a plusieurs observations à faire par rapport à Jason, raconté par Luc Ferry et simplement tel quel.

  • La ruse d'Ino montre une population prête à croire un peu n'importe quoi dans une situation de grave nécessité, et de se fanatiser pour trouver un remède même saugrenu à ses problèmes : je crois que le seul remède contre cet état d'esprit est un bon catéchisme catholique (ou parfois des miettes d'untel, car les fragments de la vérité catholique existent en chaque religion fausse).
  • L'oracle de Delphes a souvent joué un rôle néfaste (pour Œdipe, pour le grand-père de Persée, pour Crésus), cette-fois ci, il semble innocent. Bon, le diable peut se passer d'un faux oracle auto-remplissant quand il y a un autre mensonge qui détruit des vies.
  • Aucun des joueurs principaux est "fils d'un dieu" (Hercule et Thésée viendront sur l'Argo, mais sous la commande de Jason).
  • C'est difficile de transcrire Yeshoua en grec. D'abord, le grec ne différencie pas entre s et sh. Le sh doit donc être transcrit comme sigma. Le Yod comme Iota, normal, c'est pas problématique. La désinence? On aurait pu avoir en théorie un nominatif "Iésouas" avec un accusatif "Iésouan" ... mais le génitif qui va avec serait **"Iésouou" - et un double "ou" n'existe pas en grec. Le génitif serait "Iésou", ce qui renvoit à "Iésous" et en accusatif "Iésoun". Or, il y a une transscription alternative ou une équivalence culturelle (comme entre Eystein et Augustin pour les norrois chrétiens), ceci étant ... Iason - en transcription française moderne Jason. Le héro porte donc le même nom que Notre Seigneur. Ajoutons que Pélias et Hérode, l'ennemi de l'un et de l'autre, partagent des traits.
  • Dans la prophétie de Daniel, la Grèce (l'empire helléniste) est symbolisé par un léopard à quatre têtes. Or, notre héro porte une peau de léopard. Et dans le monde helléniste, l'épopée de Jason, les Argonautiques, a été écrite et trouvé une popularité. Donc, Daniel a très bien choisi la bête symbole, le totem prophétique de Grèce. Vu que Daniel vivait en VII et VI siècle avant Notre Seigneur et Apollonios de Rhodes seulement en III siècle, une vraie prouesse de prophétie, car Apollonios n'a pas eu l'intention de valider la prophétie de Daniel. (Les incroyants peuvent prétendre que Daniel est une prophétie fictive et un vaticinium post eventu, je préfère croire la tradition hébraïque qui le place quand elle le place, des siècles avant Alexandre et les Diadoques - car cette tradition est validé par Notre Seigneur, semble-t-il, et très certainement par la tradition catholique).
  • Les événements de ce "mythe" (le mot veut en grec simplement dire récit, à son sens primitif, que ce soit tiré de l'histoire ou de la fiction, peu importe pour ce choix de mot) semblent pour la plupart ou même en totalité possible dans la cosmologie chrétienne.


Le dernier point mérite quelques réflexions un peu plus détaillées.

  • Comment l'oracle a-t-il su que la semence était infertile? Bien, le diable avait tenté Ino, et le diable pouvait en informer l'oracle (à moins que l'oracle avait pour vrai demandé un sacrifice et que la version actuelle est mollifiée, dans ce cas, la ruse d'Ino - un peu Monsanto, non? - était en complicité avec l'oracle).
  • Le bélier volant et le fait que Phrixos ait pu se tenir sur son dos sans de tomber serait, avec la permission de Dieu, dans le cadre du possible pour un ange ou un démon. Et vu qu'un ange aurait gardé Hellé aussi, je penche pour un démon.
  • Le centaure semble peu vraisemblable, mais leur existence pourrait être confirmé (au moins pour l'antiquité) par la vie de St Antoine qui avait vu un centaure quand il allait visiter St Paul le Premier Hermite.
  • Que ce soit Héra et Athéna qui s'intéressent pour Jason telles quelles, impossible. Par contre, des anges du bon Dieu ont pu "aller en fête costumée", empruntant des traits des faux dieux, puisque le temps de débarrasser les Grecs du paganisme n'était pas encore venu. Et la vieille femme, personne n'a vu qu'elle se transformait en Héra, là un éventuel ange (ou une personne humaine réelle, vue dans sa détresse par Dieu) n'a même pas eu besoin de se déguiser. C'est Jason qui a conclu que c'était Héra.
  • À Dodone, l'oracle ou l'apparition d'Athéna a pu être, soit un ange déguisé, soit un démon. Mais dans le second cas, en obligation de faire le bien pour une fois en retour des fausses adorations qu'il récoltera.
  • Que Thésée et Hercule étaient censés être les fils de Poséidon et de Zeus, ainsi que Pollux, c'est "dans les coulisses". On ne le voit pas comme un réalité historique observée, c'est une conclusion que ces païens faisaient (dans les vies de Thésée et de Hercule, fortifiée par des fausses révélations, comme à Trézène ou à la "Gigantomachie"). Item pour le peu amicable Amycus.
  • Le dragon peut avoir été un démon ou un dinosaure "habité" par un démon.
  • Argos a pu être un démon.
  • Les harpies ont pu être des démons. Ou des oiseaux habités par tels ou conduits par des tels.
  • Les géants ont existé, et un peu plus tard (en suivant la chronologie mythologique), on en voit en Terre Sainte, les fils d'Anak, peut-être venus de Grèce où des héros les avaient chassés. Pour la chronologie : Jason est censé être la génération avant la Guerre de Troie et celle-ci a eu lieu dans le temps quand Héli était souverain prêtre. Donc, Goliath et ses frères étaient postérieurs à ceci. En plus, les Philistins et les Grecs pourraient avoir une unité culturelle les uns avec les autres.


Donc, les choses ont pu se passer grosso modo comme raconté par Apollonios, si on se limite à la perspective humaine et omets celle de l'Olympe. À part ça, ce que soit Homère dans l'Odyssée, soit Apollonios dans les Argonautiques attribue aux Olympiens est une vue assez correcte (sauf le polythéisme) de la providence divine.

Et les Olympiens qui prennent intérêt aux faits d'un mortel ou d'un groupe de tels, ça rappelle ce que font des anges et des saints dans le ciel, pour de vrai et selon la vérité chrétienne (voir par exemple, pour les saints, Hébreux 11 jusqu'à 12 verset 1, les saints vétérotestamentaires sont appelés un nuage de témoins au-dessus de nous, ou la revanche contre les persécuteurs et pour l'Église demandé par les saints sous l'autel dans le Ciel, Apocalypse 6:10).

En dehors de ces observations de principe, des louanges sans réserve pour le dessin, pour la coloration, pour le récit et les répliques. Bien écrit, bien raconté.

Hans Georg Lundahl
Nanterre
II Dimanche du Carême
et Jour de St Patrick
17.III.2019