dimanche 1 décembre 2019

émotions en bd : il y a d'intelligent de nos jours


Ces dernières semaines, j'ai eu le bonheur de lire deux qui ont un rapport avec les États-Unis.

MICHIGAN. SUR LA ROUTE D'UNE WAR BRIDE
DESSIN: LUCAS VARELA SCÉNARIO : JULIEN FREY COULEURS : LUCAS VARELA
https://www.dargaud.com/bd/Michigan


Et:

Roller Girl on Wikipedia
[young adult graphic novel by Victoria Jamieson]
https://en.wikipedia.org/wiki/Roller_Girl


(La page wikipédique francophone manque encore, contrairement à la traduction française que je viens de lire.)

Je dois avouer, que, quand j'étais petit et encore ado, j'ouvrais les BD surtout en vue d'humour ou d'aventure. Si intelligence émotionnelle il y avait dedans (comme souvent en Marvel Comics), c'était quelque part un plus, mais ce n'était pas le but principal.

Je ne peux pas dire que ces deux romans graphiques manquent l'aventure ou manquent l'humour, mais je peux dire que dans les deux cas, ça nous raconte surtout quelque chose sur le cœur.

Je vais vous donner des très brefs résumés.

Un "GI" débarque à Paris après la guerre. Il n'est même pas parmi les libérateurs, il est technicien, comme aussi dans le civil. Il réussit à séduire une française, fille de bar, en débutant avec un Milky Way (dont la version nord américaine est faite de chocolat-nougat recouverte de caramel puis de chocolat au lait et est similaire à la barre Mars européenne). Le frère de la fille au bar n'apprécie pas le Yankie ... qui est Polonais. Il y aura de la paperasse et des harcèlements d'intégration culturelle (elle devra apprendre cookies, et ensuite les désapprendre, parce que le belle-mère dit qu'en Polonais il préfère les beignets) ou encore medical check up, à gogo. Elle sera obligée de prendre un autre bateau que le mari.

En parallèle, un petit-enfant du frère va aller aux États-Unis avec sa copine pour rencontrer sa grand-tante. Avant de rencontrer la vieille de 86, il va rencontrer ses petits-enfants à elle, un mécano mariée à une ex-prof qui vend des sex toys.

Chaque trame aurait un certain risque de longueurs qui sont évitées par le va et vient entre les deux trames de l'histoire. Et les flashbacks sont tellement différents dans leur situation et les personnes, que le risque de confusion entre les deux n'est même pas effleuré.

Ce qui n'est pas directement dit, puisque il est Polonais, il est Catholique comme sa femme. Contrairement à d'autres war brides, elle ne va pas finir en divorcée. La seule chose dessus, il y a une autre war bride qui finit en divorcée, mais elle est veuve en rencontrant Julien.

Roller girl commence avec deux filles en début de collège (en v.o. "fifth grade") qui sont amies. Astrid est un peu plus garçon manqué que Charlotte (en v.o. Nicole). Et elle est seule fille d'une bibliothécaire qui ne veut pas être mise en maison de retraite comme vieille.

Roller girl commence sur une piste de Roller derby où Astrid verra une jammeuse qui sera son modèle pour l'engagement en Roller derby, Rainbow truc ou machin. Un jour, elle sera elle-même sous un sobriquet de Roller derby, à savoir Astéroïde. Mais, contrairement à ses rêves, pas en tant que jammeuse.*

Elle avait à peu près abandonné tout espoir de sauver l'amitié avec Charlotte, qui, elle, allait faire danse classique. Elle s'était liée avec une fille rencontrée sur le roller derby, encore plus garçon manqué qu'elle, seule fille avec un tas de frères. Et elle avait été malhonnête à sa mère sur le fait que Charlotte allait elle aussi au roller derby, ce qui n'était pas le cas ... donc, elle n'avait pas pu être ramenée à maison par la mère de Charlotte comme prévu. Et elle devait marcher à maison pour ne pas alerter sa mère à cette situation.

Donc, tout allait de mal en pire, sauf qu'elle commençait à apprendre le roller derby ... qu'elle maîtrisait mal, en commençant avec le patinage à roulettes, elle ne savait pas freiner à une pente.

La ruse fut finalement découverte, elle devait avoir une conversation avec sa mère ... mais elle n'avait pas été trahie par Charlotte. L'amitié n'est en fin de compte pas devenue une inimitié, comme elle avait craint.

Ceci sont deux belles histoires, et les dessins à ligne claire avec un côté un peu manga pour les figures des personnages féminins, assez kawai, ne gâchent point le plaisir.

Hans Georg Lundahl
Kremlin Bicêtre
I Dim. d'Avent
1.XII.2019

* Ne pas vous inquiéter, les termes seront expliqués très bien dans la bad.

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