mardi 28 juin 2011

Heidi, par Johanna Spyri

La BD Heidi repose sur un livre, par Johanna Spyri, et aussi sa continuation. C'est le premier livre que j'ai lu. Et le début, quand elle découvre la vie dans les Alpes, est assez conforme entre BD et livre.

Mais, il y a un moment où Heidi est enlevée à Francfort-sur-le-Main de la Suisse, par ce que la tante n'aime pas le grand-père. Elle aurait trouvé "irresponsable" de laisser sa nièce là. Elle vient de trouver une solution bien meilleure: Heidi sera fille de compagnie pour la paralysée Clara Sesemann.

Bien, la solution n'est pas vraiment meilleure: bien qu'elle s'entend avec Clara, elle devient malade, elle commence à se promener en dormant. Un médecin honnête, de cette époque où les recherches dans l'âme n'étaient ni une façon pour certains de s'appeler et d'être payés comme médecins pour le fait de chicaner des plus faibles, ni une façon de faire le rabbin auprès des gens qui cessent de dépendre de la justice ou des prêtres, de cette époque là ce médecin encore honnête comprend que Heidi va mal par manque des Alpes et de son grand-père, et peut-être aussi des rigueurs de madamoiselle Rottenmeier (Rougemont).

Elle est donc renvoyée chez son grand-père. Ce n'était pas encore l'age d'or des agents de la DDASS. Ni l'époque où les jeunes et enfants qui vont mal à cause des DDASS sont "traités" pour "aller moins mal" là où ils se trouvent. L'auteure de Heidi, Johanna Louise Heusser, mariée Spyri, est décédée en 1901. Avant les horreurs des deux guerres mondiales et ensuite des guerres coloniales. Avant les horreurs de forcer les gens à aller chez les familles d'accueil ou même les cliniques "pour leur bien" - ou avant que ces horreurs deviennent aussi communes qu'aujourd'hui. Avant que l'obligation scolaire, déjà à l'oeuvre, devienne le sort commun des enfants et des adolescents qui font des massacres, par ce qu'ils y deviennent malades de coeur. Oui, Heidi nous parle d'un monde comme sous Léon XIII.

Hans-Georg Lundahl
Port-Royal/Paris
7-VI-2011, St Gilbert
 
PS, Veille des Ss Apôtres Pierre et Paul, Buffon:
 
L'écrivaine est née Johanna Louise Heusser. Son père était médecin, sa mère poëtesse. Le père, Johann Jakob, était pionnier en une des formes de la psychiatrie: il accueillit chez soi (avec femme et six enfants!) des malades d'humeur, donc par exemple des dépressifs. Quand on pense de la psychiatrie d'aujourd'hui, on pense souvent, quand on n'a pas fait la connaissance, qu'il s'agisse des Johann Jaokob Heusser.
 
Mais lui, il n'avait pas des neuroleptiques, il ne s'occupait pass des fous dangéreux, il n'utilisait probablement pas des contraintes, il ne surdiagnosait probablement pas, puisque l'état ne faisait pas priorité à la psychiatrie comme une répression supplimentaire, ni les réseaux pour supprimer les "dangéreux" qui ne le sont que pour leurs interêts. Il n'avait pas besoin non plus, car il était d'abord médecin normal, c'est à dire somatique.
 
Johann Jakob Heusser est né 1783, et ce n'est pas improbable qu'un de ses cas ait servi comme modèle pour Heidi et pour ses mauvais rélations avec, non, plutôt les mauvais rélation de mademoiselle Rougemont avec elle. Aujourd'hui ça serait plus souvent un psychiatre qui demande aux Heidi d'accepter les Rougemont, et si elles n'arrivent pas, les droguent. Et ils n'arrivent pas bien à identifier les Rougemont d'allure moderne et humaniste non plus.
 
HGL

lundi 27 juin 2011

Quick et Flupke

J'apprécie beaucoup de découvrir encore une fois un Hergé. Cette fois ci, Quick et Flupke.

Il me semble que certains gags ont été inspiré sur demande de M. l'Abbé Wallez. Ou la mémoire qu'avait Hergé de celui-ci. Par exemple le dernier gag de "Vive le progrès" - les deux tiennent le recueil (donc après l'époque Wallez dans la carrière du dessinateur) avec ce nom et le tître très visible, ils sont en train de progresser vers un trou dans la rue, une couvercle de cloaque ayant été enlevée pour des travaux.

Ou cet autre, ils tâchent de se mettre sur un intrus dans leur camping pendant la nuit, ils se repèrent mutuellement sans le savoir, ils se retrouvent au ciel en train de se dire "excusez-moi" et "non, c'est moi".

Ou Flupke avec son ange gardien et son démon tentateur. En fin, lui et l'ange gardien, ayant choisi le chemin de la vertu, se félicitent de voir le démon tentateur enfoncé dans un accident de voiture. Par contre, je ne crois trop dans les planches du gag "le monde comme l'aimerait flupke": pour vrai dire, ce qu'interesse les cancres n'est pas une école sans châtiments, ni interrogatoires, mais plutôt pas d'école du tout. Un choix peu vertueux? Non, pas si au lieu de l'école il ferait l'apprentissage de la charpenterie (lui et Quick aiment bricoler), ce que peut à la limite être perçu comme pas vertueux par un homme qui méprise la Sainte Famille.

Hans-Georg Lundahl
Mairie du III, Paris
27 - VI - 2011, la fête de
St Ferdinant, translation des
réliques (selon Defendente G.)