jeudi 26 avril 2012

Le livre dont VOUS êtes le héro (non, pas comment parcourir, comment faire un autre)

Dessinez une carte ou un plan. Placez les monstres et les autres rencontres. Élaborez pour chaque noeud ainsi obtenu les possibilités, ceux qui dépendent des choix, de la chance (le lecteur ayant deux dés pour la calculer) ou des ressources déjà gagnées ou gardés pendant le périple.

Évitez de rendre possible deux tuéries d'un même monstre! : )

Autre méthode: partez d'une histoire déjà connue.

Dessinez le plan et les cartes sur lesquelles se déroule l'histoire.

Identifiez les noeuds - là où une autre chance, le manque de tel ressource gagnée, la perte d'un peu plus de stamina non récupéré ou un autre choix auraient changé l'histoire.

Détaillez les autres possibilités, y compris de s'en rendre compte sur le plan.

Faites d'autres fils d'histoire vers d'autres fins, comme - c'est souvent le cas chez Ian Livingstone - la mort ou la captivité. Ou quoique ce soit qui arrête l'aventure. Faites des possibilités d'arrêter les issues fausses et revenir à la bonne histoire - mais aussi plusieurs possibilités de la perdre.

Et pour chaque noeud ainsi défini, il y a une "page" de choix ou de double renvoie ("battez-vous avec les deux orcs, l'un après l'autre: si vous êtes vaincu allez à la page X, si vous êtes vainqueur des deux, allez à la page Y" ou "si vous avez un anneau allez à la page X, si vous ne l'avez pas à la page Y" ...), il y a des "pages" auquel ça renvoie, et en bonne fin du travail, les 400 "pages" doivent être bien mélangés pour que les deux conséquences d'un même choix ne soient pas évidentes en avance, ainsi que juste les "pages" 1 et 400 soient à leur bonne place chronologique. Notons que les "pages" sont souvent si courtes qu'il y en a deux ou trois sur la même page réelle du papier. C'est surtout le cas pour les "pages administratives" qui ne décrivent pas mais renvoient aux choix ou aux chances.

L'Introduction, où "vous" - maintenant je me tourne aux lecteurs - êtes introduit à l'aventure, doit soit faire partie de l'histoire déjà connue, soit être écrit un peu après les dessins de plan ou de carte.

Le grand hic avec l'écriture d'une histoire comme ça: soit "vous" êtes le seul être humain sur scène, soit "vous" faites "vos" choix mais "vos" interacteurs sont quasi programmés par l'écrivain. En plus: "vous" êtes obligé de "vous" identifier avec le "vous" de l'histoire.

Mais pour le roman écrit en II/(V) personne, rarissime à côté des romans écrits en I ou en III/VI personnes, ce n'est vraiment pas mal comme touche formelle!/HGL

J'avais lu une chose sur Julien Green ...

Si un jour je serais aussi lu que Julien Green, j'aurais peut-être le plaisir de me poser au bar café 1900 (son année de naissance et celui de mon grandpère) et lire The Horse and His Boy (paru un 6 septembre, sa date anniversaire et la mienne). Le Cheval et son Écuyer en est une traduction un peu fautive: d'abord High King est "Haut-Roi" - comme les Ard-Righ à "Royal Meath" - et non "suprême souverain" (un tître qui trahit le principe derrière le nom du palais royal de Narnia: Cair Paravel est Breton pour Chaire Inférieure, donc dépendant du divin), Corin est biensûr Corin et non à traduire "Corentin": le nom n'est pas un nom courant et vise d'être le diminutif de Cor, puisque en Archenland les frères cadets portent le diminutif du nom du frère ainé, et le diminutif finit régulièrement en -in (comme le -een/-ín de l'irlandais, mais sans accent).

Aujourd'hui je n'ai pas eu ce plaisir, mais je viens de regarder Die Landärztin, un film paru environ dix ans avant mon propre arrivée à Munich où j'ai visité ma première messe en latin, bien avant mon baptême. Peut on assister à une messe sans ni avoir encore l'usage de sa raison, ni être baptisé? Mais ma mère n'était pas trop étroitement protestante pour y assister, sans évidemment avoir le droit d'y communier à l'époque. Quand à elle, elle a été médecin assistant dans une région campagnarde de Suède, donc collègue de l'éponyme du film. Différence: elle était bien accueillie dès le début par la population. Elle finit par être trahie par ses collègues. Pour Petra Jensen, Med Dr, ça finit mieux, mais vraiment, avec éclat. Tant mieux si c'est basé sur un vrai récit de journal d'une demoiselle practicant la médicine au Tegernsee. Et sinon ... se non e vero e ben trovato.

Hans-Georg