mardi 15 juillet 2008

"On a faim"

Un spectacle de rue, festival d'Avignon.
Marionettes. Musique. Une poubelle. Un tableau noir avec les mots "J'ai faim".

Un message totalement muet, basé sur les gestes d'un marionette; eventuellement entre deux marionettes. En faim (en fin, je veux dire) un tableau noir devant la poubelle: "On a faim".

Message reçu: les mendiants doivent être solidaires entre eux.

Critique du message: oui, s'il s'agit vraiment de deux gens dont la réalité totale se resume dans leur misère, c'est normale qu'ils se soutiennent mutuellement. Et il y a eu des situations comme ça dans mon parcours. D'une parti quand on m'a donné à manger, trop pour moi-même, j'ai partagé avec trois mendiants. D'autre coté, un d'entre eux avait partagé ses gains avec moi un dimanche: ce que m'a valu un café, une grande bière et une boîte de choûcroute. Mais, il y a eu d'autres situations, ou la solidarité avec un autre mendiant m'aurait tout simplement gâché mon repos, mon aise, que je soutiens normalement seul face aux bienfaiteurs. Aussi, c'est une recommendation sournoise aux mendiants de se tenir principalement entre eux, de ne pas espérer la compagnie des "gens de bien" ou des gens "normaux". Concrètement de s'adresser aux associations plutôt que de quémander dans la rue. Si le bon marionnettiste s'en rendait compte, je ne le sais pas.

Autre message: les mendiants sont si misérables qu'ils vivent dans les poubelles. C'est tout simplement faux. Il y en a qui les fouillent, je n'en ai pas vus qui y dorment.

Hans G. Lundahl
2/15 Juillet 2008
Avignon

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