mardi 9 mars 2010

Sammy; encore une fois.

Dernier message j'ai décrit les circonstances qui m'ont permis de lire quatre volumes et quelques 18 pages de Sammy.

Convient d'en dire quelque chose. Ou plutôt d'en écrire quelque chose. Il s'agit de cinq volumes différents, je ne vais pas entrer dans les détails de chaque intrigue, mais observer une chose qui me frappe.

A travers les péripéties d'une intrigue souvent violent - chasses de voiture, coups de poing, ménaces de pistolet, et j'en passe - les BD ont généralement aussi quelque thème à explorer de façon intelligente. C'est assez souvent le cas avec des BD qui trouvent leurs éditeurs.

N° 31, dont j'ai juste lu les premiers pages, dit clairement que l'interdiction de l'alcool (il s'agit biensur du milieu d'Al Capone qui fera une apparition dans le 36) ouvre le marché pour alcool frelaté ce qui donne des pires problèmes de santé que l'alcool légal.

N° 33, quand on croit l'évolutionnisme, il y a des scientifiques qui poussent leurs curiosités sur le "chainon manquant" jusqu'à faire de leurs semblables (et parfois eux mêmes aussi) des cobayes, reduits à un état très animal, très abruti.

On peut ajouter que ça comprend un gag ou le patron de Sammy se voit transformer à moitié vers l'état de gorille (le fauve, il est gorille dans l'autre sens de toute façon, depuis le début de la série). Finalement en reste un résidu, il poussera des poils avec les émotions fortes.

N° 34 exploite ce gag pour faire quelques observations un peu cyniques sur l'état "fauve" des explosions sentimentales des hommes vis-à-vis les femmes, et l'état inconscient quasiment bimboesque de celles-ci (Mae West apparaît sur scène) sur ce fait.

Ce n'est pas un plaidoyer pour les Lumières à l'islamique sur ces faits (les Musulmans sont parfois très éclairés là-dessus, ils apprennent leurs filles de lutter avec les garçons très tôt), la BD en question est, comme la culture et religion Occidentale très dédiqué à faire survivre les bimbos, comme c'est le fait depuis que Troye subit la guerre plutôt que de livrer la Belle Hélène et que Notre Seigneur (dont la Croix fut retrouvé par une autre Hélène) pardonne la pécheresse, oui, depuis que le moraliste de la Table Ronde, Mordred en est aussi le trahisseur (Judas faisait la morale sur une question économique, contre les fastes dédiquées à Notre Seigneur par la Sainte Madeleine) et que Le Roi Arthus collabore avec l'homme adultère pour sauver la vie de la reine adultère Guénevère.

Mais, il y a quand même des observations d'un ordre cynique, ou qui le seraient sauf pour l'humour du gag, sur l'abrutissement masculin et l'inconscience feminine dans ce n°.

N° 37 (ou 36?) parle d'une guerroyère qui est pire comme lutteuse et meurtrière que les hommes du métier. Oui, les femmes au travail, c'est souvent efficace, mais est-ce que ça vaut toujours le prix de tels acharnements farouches?

N° 36 (ou 37?) Al Capone, avec l'aide de Sammy et son patron, doit se refugier dans un foyer du troisième age pendant qu'on cherche un meurtrier qui lui en veut pour qqc qui a changé sa figure par chirurgie faciale.

Les vieillards de vrai, ils n'ont pas très la chance de pouvoir lutter contre les conditions horribles dans les foyers de troisième age (dans la BD celui-ci est privé, ça évite biensur les poursuite pour diffamation par les services publiques là-dessus), mais quand il y en a un faux vieillard (Al Capone) les choses bougent ... et puisqu'en réalité ce faux vieillard n'y est pas, en réalité, il vaut mieux garder ses vieux chez soi.

En Suède j'ai vu une dame qui devait attendre la venue de l'assistante pour changer les couches, une autre qui avait son fils à des lieus de chez elle, ici en France j'ai pas vu des conditions matériellement horribles, en quemandant en certaines petites villes un peu de pain et fromage dans un foyer après que les vieux avaient eu leur repas, en recevant bien au delà de mes expectations, mais ça peut venir, les ressources sont en train de diminuer. Par contre, j'ai vu un vieux qui était separé de sa femme, puisque celle-ci oubliait de fermer le gaz au four, et il aurait quand même été possible de donner un plat électrique pour que le couple reste ensemble sans se faire gazer par inadvertance.

Je crois que ces thématiques suffiront pour donner à certains socialistes le sentiment que moralisme contre les BD violents serait de rigueur, mais je ne suis pas socialiste, je préfère les libertés et les piétés traditionnelles.

Hans-Georg Lundahl
9/III/2010
Mairie du IIIe, Paris

PS: Les œuvres d'art nt généralement en outre de thème et - parfois intrigue (motif) aussi une athmosphère. Pour les BD c'est surtout visuel, et pour Sammy, c'est ligne claire, style Péyo.

Voici d'ailleurs l'ancêtre lointain de la ligne claire:

L'un d'eux, Marée haute à Port-en-Bessin, l'avant-port, a même été peint à larges coups de brosse, restés visibles sous les points espacés, dont il les a recouverts; l'importance est donnée, non à la fragmentation de la touche, mais à la stylisation de la chose vue.
p. 75 pour peinture, p. 78 pour cette description
Alexandrian: Seurat


Le tableau de Seurat est assez loin de Sammy, précisement à cause du pointillisme (terme que Seurat considérait comme sécondaire), mais il y a d'autres BD-istes qui ont reproduit chose semblable. Mais la description verbale préfigure toute la ligne claire de la BD.

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