samedi 15 mai 2010

Henri IV - Ravaillac - Richelieu (R. I. P.)

Il ne convient pas à un chrétien de maudir quelqu'un après sa mort.

Prions donc pour les trois.

Après, constaton, qu'au lendemain ou presque du meurtre d'Henri IV par Ravaillac, on voit un conseilleur de roi surgir de l'obscurité jusqu'à la réussite extrème: Richelieu. Hanté par l'horreur - selon l'étude fait par Hilaire Belloc (soldat français et écrivain anglais) - d'un second Ravaillac, il se met au boulot pour faire que cela devienne impossible. En effet, le prochain roi français connu comme tué (on laisse à côté les spéculations sur l'Homme dans la Masque de Fer) ne le fut pas par un solitaire, mais par un parlement, juste comme Charles I. Mais là, on est déjà sous Mazarin.

(Ça rappelle un peu comme Laban, se voulant un bon et responsable père pour Lia et Rachel, leur a causé une rivalité, un péché d'orgueil de Rachel qui provoca la stérilité pendant longtemps comme châtiment divin, par là aussi possiblement des accouchements trop tardifs et trop dures, dont la deuxième l'acheva: faire le mal pour être responsable devient facilement une piège pour les bonnes intentions.)

Je viens de citer le fait sur un autre blog que son modèle pour refaire la France en plus sécuritaire fut l'Angleterre à l'époque tellement totalitaire: Henri VIII, Edward VI (pour qui regnèrent une junte des nobles réformés, il était petiot), Marie I, Élisabeth I, Jacques I d'Angleterre et en même temps Jacques VI d'Écosse (aussi élevé par une junte des nobles réformés qui avaient trahi sa mère à sa cousine Élisabeth). Celui qui prétendant "le droit divin des rois" contestait le droit du Pape à délier les Anglais de leur loyauté envers l'usurpatrice Élisabeth: il est entré en debât théologique avec St Robert Bellarmin là-dessus. Et que la Bastille eut son emploi malfamé grace à ses décisions - ce qui coûta très cher à un si noble roi que fut Louis XVI, abolisseur des lettres de cachet.

Si Belloc a raison, tout ça parce que Richelieu avait horreur de revoir un Ravaillac. Son livre est donc à lire: Richelieu.

Mais Louis XIII était bien plus heureux que Louis XVII, Ravaillac fit moins mal que la Révolution. Celle-ci n'ayant une âme, et dont les perpétreurs principales sont morts dehors l'église, pour ça on ne prie pas. Mais pour Henri IV, Ravaillac, même Richelieu. Je cite Belloc de memoire, en traduisant:

[Le pape] disait une de ces choses qui sont [...?...] vues comme preuves de cynisme: S'il n'y a pas de Dieu, il a eu une vie réussie. On omet généralement de citer la suite: S'il y en a, il a beaucoup de quoi rendre raison.


Prions, et pour les trois: Henri IV, Ravaillac, Richelieu. Dona eis Dñe requiem æternam, lux perpetua luceat eis, requiescant in pace. Amen.

Hans-Georg Lundahl
Paris XI, Parmentier
15/V/2010, lendemain
du mémoire du meurtre
d'Henri IV

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