gm b1 lou : Jason raconté par Luc Ferry · Persée - vérités possibles, mensonge certain · Répliques Assorties : Mythes et légendes de la Grèce
J'en ai lu les deux premiers tomes, et globalement, ça me plaît beaucoup.
Un autre tome, j'étais en train de regarder d'abord son épilogue, qui m'a paru excessivement soumis à la philosophie païenne aristocratique, bien que ceci pourrait être un simple souci de vouloir bien l'expliquer, car elle est méconnue de nos jours.
Je m'étais abstenu de lire cette œuvre là.
Jason, non. J'ai regardé l'épilogue en dernier, pour tome 1.
Or, il y a plusieurs observations à faire par rapport à Jason, raconté par Luc Ferry et simplement tel quel.
- La ruse d'Ino montre une population prête à croire un peu n'importe quoi dans une situation de grave nécessité, et de se fanatiser pour trouver un remède même saugrenu à ses problèmes : je crois que le seul remède contre cet état d'esprit est un bon catéchisme catholique (ou parfois des miettes d'untel, car les fragments de la vérité catholique existent en chaque religion fausse).
- L'oracle de Delphes a souvent joué un rôle néfaste (pour Œdipe, pour le grand-père de Persée, pour Crésus), cette-fois ci, il semble innocent. Bon, le diable peut se passer d'un faux oracle auto-remplissant quand il y a un autre mensonge qui détruit des vies.
- Aucun des joueurs principaux est "fils d'un dieu" (Hercule et Thésée viendront sur l'Argo, mais sous la commande de Jason).
- C'est difficile de transcrire Yeshoua en grec. D'abord, le grec ne différencie pas entre s et sh. Le sh doit donc être transcrit comme sigma. Le Yod comme Iota, normal, c'est pas problématique. La désinence? On aurait pu avoir en théorie un nominatif "Iésouas" avec un accusatif "Iésouan" ... mais le génitif qui va avec serait **"Iésouou" - et un double "ou" n'existe pas en grec. Le génitif serait "Iésou", ce qui renvoit à "Iésous" et en accusatif "Iésoun". Or, il y a une transscription alternative ou une équivalence culturelle (comme entre Eystein et Augustin pour les norrois chrétiens), ceci étant ... Iason - en transcription française moderne Jason. Le héro porte donc le même nom que Notre Seigneur. Ajoutons que Pélias et Hérode, l'ennemi de l'un et de l'autre, partagent des traits.
- Dans la prophétie de Daniel, la Grèce (l'empire helléniste) est symbolisé par un léopard à quatre têtes. Or, notre héro porte une peau de léopard. Et dans le monde helléniste, l'épopée de Jason, les Argonautiques, a été écrite et trouvé une popularité. Donc, Daniel a très bien choisi la bête symbole, le totem prophétique de Grèce. Vu que Daniel vivait en VII et VI siècle avant Notre Seigneur et Apollonios de Rhodes seulement en III siècle, une vraie prouesse de prophétie, car Apollonios n'a pas eu l'intention de valider la prophétie de Daniel. (Les incroyants peuvent prétendre que Daniel est une prophétie fictive et un vaticinium post eventu, je préfère croire la tradition hébraïque qui le place quand elle le place, des siècles avant Alexandre et les Diadoques - car cette tradition est validé par Notre Seigneur, semble-t-il, et très certainement par la tradition catholique).
- Les événements de ce "mythe" (le mot veut en grec simplement dire récit, à son sens primitif, que ce soit tiré de l'histoire ou de la fiction, peu importe pour ce choix de mot) semblent pour la plupart ou même en totalité possible dans la cosmologie chrétienne.
Le dernier point mérite quelques réflexions un peu plus détaillées.
- Comment l'oracle a-t-il su que la semence était infertile? Bien, le diable avait tenté Ino, et le diable pouvait en informer l'oracle (à moins que l'oracle avait pour vrai demandé un sacrifice et que la version actuelle est mollifiée, dans ce cas, la ruse d'Ino - un peu Monsanto, non? - était en complicité avec l'oracle).
- Le bélier volant et le fait que Phrixos ait pu se tenir sur son dos sans de tomber serait, avec la permission de Dieu, dans le cadre du possible pour un ange ou un démon. Et vu qu'un ange aurait gardé Hellé aussi, je penche pour un démon.
- Le centaure semble peu vraisemblable, mais leur existence pourrait être confirmé (au moins pour l'antiquité) par la vie de St Antoine qui avait vu un centaure quand il allait visiter St Paul le Premier Hermite.
- Que ce soit Héra et Athéna qui s'intéressent pour Jason telles quelles, impossible. Par contre, des anges du bon Dieu ont pu "aller en fête costumée", empruntant des traits des faux dieux, puisque le temps de débarrasser les Grecs du paganisme n'était pas encore venu. Et la vieille femme, personne n'a vu qu'elle se transformait en Héra, là un éventuel ange (ou une personne humaine réelle, vue dans sa détresse par Dieu) n'a même pas eu besoin de se déguiser. C'est Jason qui a conclu que c'était Héra.
- À Dodone, l'oracle ou l'apparition d'Athéna a pu être, soit un ange déguisé, soit un démon. Mais dans le second cas, en obligation de faire le bien pour une fois en retour des fausses adorations qu'il récoltera.
- Que Thésée et Hercule étaient censés être les fils de Poséidon et de Zeus, ainsi que Pollux, c'est "dans les coulisses". On ne le voit pas comme un réalité historique observée, c'est une conclusion que ces païens faisaient (dans les vies de Thésée et de Hercule, fortifiée par des fausses révélations, comme à Trézène ou à la "Gigantomachie"). Item pour le peu amicable Amycus.
- Le dragon peut avoir été un démon ou un dinosaure "habité" par un démon.
- Argos a pu être un démon.
- Les harpies ont pu être des démons. Ou des oiseaux habités par tels ou conduits par des tels.
- Les géants ont existé, et un peu plus tard (en suivant la chronologie mythologique), on en voit en Terre Sainte, les fils d'Anak, peut-être venus de Grèce où des héros les avaient chassés. Pour la chronologie : Jason est censé être la génération avant la Guerre de Troie et celle-ci a eu lieu dans le temps quand Héli était souverain prêtre. Donc, Goliath et ses frères étaient postérieurs à ceci. En plus, les Philistins et les Grecs pourraient avoir une unité culturelle les uns avec les autres.
Donc, les choses ont pu se passer grosso modo comme raconté par Apollonios, si on se limite à la perspective humaine et omets celle de l'Olympe. À part ça, ce que soit Homère dans l'Odyssée, soit Apollonios dans les Argonautiques attribue aux Olympiens est une vue assez correcte (sauf le polythéisme) de la providence divine.
Et les Olympiens qui prennent intérêt aux faits d'un mortel ou d'un groupe de tels, ça rappelle ce que font des anges et des saints dans le ciel, pour de vrai et selon la vérité chrétienne (voir par exemple, pour les saints, Hébreux 11 jusqu'à 12 verset 1, les saints vétérotestamentaires sont appelés un nuage de témoins au-dessus de nous, ou la revanche contre les persécuteurs et pour l'Église demandé par les saints sous l'autel dans le Ciel, Apocalypse 6:10).
En dehors de ces observations de principe, des louanges sans réserve pour le dessin, pour la coloration, pour le récit et les répliques. Bien écrit, bien raconté.
Hans Georg Lundahl
Nanterre
II Dimanche du Carême
et Jour de St Patrick
17.III.2019
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