J'ai bien aimé la BD, mais le livre était impressionant. Une abeille s'égare vraiment de sa ruche de naissance, elle fait des rencontres étranges - ça rappelle un peu Le Petit Prince, un peu trop bien pour être mis en série ou le bonhomme avec la lanterne réapparaît sur un autre planète, mais avec Maya on n'a pas eu cette réticence. Bon, disons tout simplement que Maya l'Abeille bande dessinée et Maya l'Abeille livre sont deux œuvres de l'art litéraire très différentes.
Elle échappe à danger après danger, sans en avoir trop de souci (là il y a une similitude entre les œuvres) mais avec une bonne dose de curiosité et parfois un "comme c'est étrange". Le rencontre avec la mouche qui se croît un génius parce qu'il vole entre la buste de Goethe et celle de Schiller (oui, Waldemar Bonsels écrivait pour des gens de culture Germanique classiciste ou qui pouvaient la reconnaître) est sans danger mais vient après des rencontres comme la libellule ou l'araignée.
Mais la chose étrange est que son rétour à la ruche se passe de façon très surprénante. Elle -- bon, il y a une forme d'apothéose, comme on croît que ça pourrait être d'être reçu comme la reine d'une ruche. Car elle était en effet l'abeille-reine. C'est pour ça qu'elle ait pu s'égarer de sa ruche.
L'autre jour j'étais en train de me demander si les étoiles dites fixes ou - dans l'astronomie moderne - tout simplement étoiles, se tiennent dans un ordre rélativement stable (il y a quand même -a- les mouvements dits propres, 200 étoiles se déplaçant entre 1 et 10 séconds de l'arc par an -b- les mouvements attribués au mouvement annuel de la terre, comme disent les héliocentriques, "les parallaxes" jusqu'à 0.76 séonds de l'arc pour le plus grand -c- les mouvements attribués par eux-mêmes aux nutations de l'axe de la terre par influence de la lune, -d- les mouvements attribués encore une fois aux étoiles eux-mêmes, celles des étoiles-doubles, -e- ensuite ce qu'on n'attribue ni aux étoiles ni à la terre mais à la gravitation affectant la lumière parce qu'en arrivant à nous les rayons auraient été déflectés par les gravitations des grands corps, visibles comme étoiles ou planètes ou invisibles comme "trous noirs"), si elles se tiennent, comme je viens de dire dans un ordre rélativement stable par une forte stabilité de force de chaque ange et une forte solidarité entre les anges qui les portent.
Alors, les ruches d'abeilles seraient un bon image d'une certaine façon des bons anges, quoique la stabilité de chaque abeille est moindre, par le fait qu'elle ne se tient pas dans l'air par pure volonté d'adorer Dieu ou même l'abeille-reine, mais par des ailes et des fluctuations d'air qui donnent une stabilité bien inférieure à celle des anges. Le sucré du miel est peut-être un image de l'hommage que les anges font à leur Reine, la Sainte Vierge Marie. Mais la lumière des étoiles qu'ils portent a d'autres images, et leur intellect est non imagé dans le notre qu'on appelle raison, mais plutôt jumelé avec le notre, les deux étant images de Dieu.
Forte est la cohérence des anges et forte celle des abeilles. Moins forte celle des guêpes ou celle des démons. Et les guêpes pourraint d'une certaine manière passer pour des images des démons, inutiles, parasitaires, malfaisant. Bon, c'est vrai que les guêpes ont une utilité pour féconder les figues. Donc ils ne sont pas si parfaitement un image des démons.
Par contre, les hommes, certains vont dans une très bonne solidarité qui ne manque pas parenté avec les bons anges ou les abeilles, d'autres vont dans une manque de solidarité qui rappelle les guêpes et les démons. Mais ni la solidarité dans cette vie ne peut être aussi forte au moins en apparence, ni le manque de solidarité dans cette vie ne peut être aussi grande. Car nous sommes ce que ne sont ni les abeilles, ni les guêpes, ni les bons anges, ni les démons, nous sommes en train de choisir notre destin éternel - ce que n'ont pas les insectes et ce qu'ont déjà choisi les anges et les démons. Et puisque c'est un choix, il ne se force pas.
Autre réflexion provoqué par Maya l'Abeille: chez nous les solidarités les plus fortes sont plus atomisés que chez les abeilles. Chez nous chaque femme peut être une reine abeille, et la plus grande ruche qu'il y a chez nous c'est la famille, avec un homme et une femme et leurs enfants. Pour ça aussi les solidarités ne se forcent pas, le mariage se choisit, les solidarités au-delà ne se forcent pas non plus. Personne n'est sauvé comme les anges par le fait d'apparaître par force appliqué comme solidarité. C'est une différence entre abeilles et hommes, une raison pourquoi le communisme ne marche que mal quand ce n'est pas point du tout - sauf quand il est choisi.
Vraiment, le livre était tellement fort, que sa mémoire après d'années me fait bavarder - comme pour m'en extraire.
Hans-Georg Lundahl
BpI Georges Pompidou, Paris
25-V-2011